Prendre soin de son enfant intérieur
Ce que l’on appelle enfant intérieur est la partie de nous qui expérimente la joie, l’émerveillement, la spontanéité, la partie en capacité de rêver. L’enfant intérieur est d’une grande créativité et une puissante source d’énergie. Cet enfant vit toujours en nous, il est plus ou moins accessible, plus ou moins libre. À travers lui nous sommes en contact avec notre essence.
Notre enfant intérieur est souvent blessé.
Même lorsqu’on a eu des parents aimants et attentionnés, même en ayant vécu la meilleure enfance possible, nous avons tous connu à un moment donné la frustration, le manque, la souffrance… Dans certaines occasions, nous n’avons pas eu ce dont nous avions besoin, ce que nous attendions. C’est alors que l’enfant, sujet à des émotions intenses et qui n’a pas encore la capacité de recul et d’analyse nécessaire, interprète ce qu’il vit et en tire des conclusions qui peuvent le conduire à développer des croyances du type : « on ne m’aime pas » « je ne pourrais jamais avoir ce dont j’ai besoin » « je suis tout seul »…
Plus notre enfant interne est blessé, plus nous allons instaurer des protections afin d’éviter la souffrance. Mais en nous protégeant, nous nous coupons d’une part essentielle de nous même dont la puissante énergie sera bloquée ou limitée.
Les codes sociaux, facteurs limitants de l’enfant intérieur.
Dans la société dans laquelle nous vivons, un ensemble de codes sociaux guident les adultes dans leurs comportements. Laisser libre cours à ses émotions, expressions de joie, spontanéité… n’est pas habituel et pas très bien vu. Petit à petit, ces codes sociaux nous éloignent de notre enfant intérieur.
Quelle que soit la raison, blessure ou contrainte sociale, nous couper de notre enfant intérieur nous limite dans notre vie.
Il est important de prendre soin de cette partie de nous-même
En nous coupant de notre enfant intérieur, nous nous coupons aussi de notre capacité à ressentir la joie, un guide précieux qui nous permet de percevoir ce qui est essentiel pour nous.
Sans cette guidance interne nous risquons de nous perdre dans des chemins qui ne nous correspondent pas ou qui nous font souffrir, et cela sans avoir conscience que nous avons dans nos mains le pouvoir de vivre autrement.
Une très grande partie de nos difficultés et de nos souffrances trouve son origine dans cet enfant blessé et la coupure du lien avec lui. Quand nous nous coupons de ce qui pour nous est essentiel, quelque chose s’étiole en nous, notre énergie nous quitte petit à petit. Tant que l’enfant intérieur est en souffrance ou nié, l’adulte que nous sommes ne pourra pas être totalement épanoui ; l’enfant en nous va continuer à réclamer ce qu’il n’a pas eu, et nous allons vivre dans l’attente d’une réparation qui ne viendra jamais.
Quand il s’agit de contacter des événements douloureux anciens, j’entends souvent des réflexions de ce type : « Ce qui a été ne peut être changé, autant oublier », « Je ne veux pas remuer tous ces trucs anciens », « Ça ne sert à rien de ressasser le passé, il faut aller de l’avant ». C’est avec ce type de fonctionnement que nous fermons la porte à l’enfant en nous.
Comment guérir notre enfant blessé ?
Il vous est sûrement déjà arrivé de réagir à une situation ou à certains propos d’une façon qui vous est apparue disproportionnée après coup. À chaque fois vous avez réagi à une situation ancienne et non à la situation présente qui faisait simplement écho à l’ancienne. Il est alors fort probable que ce soit l’enfant blessé qui exprime sa souffrance : cet enfant intérieur qui a toujours le même besoin que lorsque nous étions enfant.
Si nous voulons guérir notre enfant blessé, nous devons d’abord l’approcher pour comprendre ce dont il souffre. Ce que nous pouvons faire, c’est prendre un temps pour revivre la situation actuelle, en observant les émotions et sentiments présents, puis rechercher d’autres moments où nous avons eu cette sensation. Une scène ancienne avec les mêmes ressentis nous viendra sûrement à l’esprit. C’est cette scène qui demande à être
explorée et guérie.
Quel était le besoin de cet enfant à ce moment-là ?
Quelle conclusion a-t-il tirée de cette situation qui vous fait encore mal ? Il sera alors nécessaire de faire le deuil de ce qui n’a pas été et ne sera jamais.
Puis ce sera à vous de devenir le parent nourricier de cet enfant, de lui donner l’amour et la bienveillance dont il a besoin.
À chaque fois que vous êtes bienveillants envers vous, que vous écoutez vos besoins, que vous prenez du temps pour vous, que vous prenez plaisir à la vie, vous nourrissez votre enfant intérieur
Coral Jardon, thérapeute énergéticienne en visioconférence
Paru dans Strada n°39