Comment comprendre le message de nos émotions ?
Il n’y a pas des émotions positives et d’autres négatives, toute émotion est positive dans le sens qu’elle est une information et que, en tant que telle, elle nous permet de nous connaître, de prendre conscience de nos besoins, de nos désirs, de ce qui est juste pour nous ou pas, et ainsi de mettre en place une réponse adaptée à chaque situation de notre vie.
Si nous apprenons à les décoder, les émotions nous guideront dans la création d’une vie saine et satisfaisante.
Qu’est qu’une émotion ?
Une émotion est une réaction à un stimulus, qui peut être externe ou interne. Cette réaction est directement liée à l’interprétation que nous faisons du stimulus.
L’intensité de l’émotion varie d’une personne à une autre et est en lien à notre vécu personnel.
Chaque émotion ou sentiment nous donne un message précis.
Par exemple, la colère nous indique qu’une de nos limites a été franchie, elle peut concerner un espace physique, avec le sentiment d’être envahi, agressé, ou bien notre intégrité : valeurs ou besoins pas pris en compte, que ce soit par nous-mêmes ou par quelqu’un d’autre. La colère surgit aussi face à la frustration quand quelque chose est perçu par nous comme un obstacle. Donc, on reçoit l’information que quelque chose ne nous convient pas, et une invitation à l’action pour changer la situation ou la quitter.
Une émotion, quand elle n’est pas entendue, va entretenir notre malaise.
C’est n’est pas parce que nous arrivons à ne pas ressentir une émotion qu’elle n’est pas là. D’ailleurs, tant que rien ne change, elle reviendra jusqu’à s’inscrire dans notre corps. À force, elle peut perturber notre santé. Prenons par exemple le cas d’une femme qui est près de la retraite. Elle se fait une joie d’avoir bientôt du temps libre pour faire du bénévolat pour une ONG. Elle en parle à son mari, qui considère qu’ils ont déjà bien assez travaillé.
À l’idée de le laisser seul la maison elle ressent de la culpabilité. Elle choisit de rester à la maison elle aussi, même si cela génère une forte frustration, qu’elle étouffe. Quelques mois plus tard elle se casse le col du fémur. Si cette femme avait écouté cette frustration, ainsi que sa culpabilité, elle aurait pu mettre les actions nécessaires en place pour sortir de ce conflit. Son col du fémur se porterait certainement très bien. Donc la solution n’est jamais de rejeter les émotions, ni de les supprimer ou de les ignorer.
Parfois, on se fait berner par une émotion qui en cache une autre.
En analyse transactionnelle on l’appelle émotion parasite. C’est une émotion qui prend la place d’une autre, plus problématique, souvent parce qu’elle n’était pas admise dans notre famille.
Imaginez qu’à chaque fois qu’un petit enfant se met en colère on se fâche contre lui et qu’on le punisse, mais que lorsqu’il est triste on fasse tout pour le consoler : cet enfant apprendra que la tristesse est plus intéressante que la colère. Plus tard, dans sa vie d’adulte, quand il vivra une situation où l’émotion appropriée serait la colère, il risque de ressentir à la place de la tristesse. En quoi cette substitution pose-t-elle un problème ? En fait, elle
envoie une information faussée, qui va créer de la confusion.
Imaginons que ce garçon devenu adulte travaille en équipe avec une personne qui a tendance à tout vouloir gérer. Il ressent alors la tristesse, par laquelle il a depuis longtemps appris à remplacer la colère, se met en retrait, se ferme, a envie d’être consolé, soutenu. Alors que s’il avait identifié la colère, elle lui aurait amené l’énergie nécessaire pour aller parler à son collègue et poser les limites dont il avait besoin pour s’épanouir dans son travail.
Comment comprendre le message de nos émotions ?
Ne pas céder à la tentation de justifier un malaise par quelque chose d’extérieur :
« C’est à cause de la situation économique », « C’est parce que mon conjoint a fait telle chose »…
Nous pouvons trouver de multiples raisons pour justifier nos émotions, mais elles ne nous donneront pas l’information qui va nous aider.
Se tourner vers l’intérieur.
Attention, cela n’a pas pour but d’ôter aux autres la responsabilité de leurs actes, ni de vous culpabiliser ! Observez simplement votre dialogue interne : « Tu fais toujours les mêmes erreurs », « Personne ne m’écoute jamais », « Ils sont injustes », « J’en ai marre »…
Se poser les bonnes questions.
Quelles sont les situations où j’ai un dialogue intérieur similaire ? Dans quelles situations est-ce que je ressens cette même émotion ? Qu’ont-elles en commun ? Quel est mon besoin qui n’est pas satisfait ? Que puis-je mettre en place pour le satisfaire ?
Dans notre dialogue interne, il y a tout ce dont nous avons besoin pour comprendre ce que l’émotion veut nous dire. L’émotion est une grande alliée dans notre cheminement quand elle est accueillie et traitée comme telle
Coral Jardon, thérapeute énergéticienne en visioconférence
Paru dans Strada n°38